Quatre questions à Éric de Kermel

29/03/2021

Après La Libraire de la place aux Herbes, Éric de Kermel livre un roman initiatique et une fable humaniste : Les Jardins de Zagarand. L'auteur répond à nos questions...

  • Quelle est la quête de Paul, votre héros ?

Après la perte de son fils, Paul est anéanti. Quel peut être le sens d’une vie quand celui que l’on aime par dessus tout n’est plus ?
Comment nourrir encore cet amour ? Existe-t-il un chemin pour embrasser de nouveau la vie ? Voir le bleu du ciel, la lumière à travers les ailes d’une libellule…
Comment aimer à nouveau ?
Paul cherche tout simplement ce qui peut lui redonner le goût de vivre.

 

  • Diriez-vous que Zagarand est une utopie ?

Oui, et non… Au sens strict, c’est une utopie, car c’est un lieu imaginaire, donc inaccessible, où vivent des femmes et des hommes en harmonie, ayant conservé des civilisations dont ils sont issus, le meilleur.
Mais j’ai surtout voulu proposer un récit qui donne envie de contribuer à l’avènement d’un autre monde. « Il existe un autre monde mais il est dans celui-là » nous dit Eluard. Dans une période où de nombreux défis écologiques et sociaux sont posés à l’humanité, j’espère donner envie à ceux qui me liront de continuer à vouloir créer afin d’inventer un monde meilleur. Les jardins de Zagarand trace un chemin d’espérance où je m’engage en éclaireur en espérant être suivi par quelques-uns. J’ai voulu faire ma part, comme écrivain, pour rallumer un feu qui donne envie de le nourrir, de s’y retrouver pour chanter, même aux confins du désert.

  • Comment Les jardins de Zagarand s’inscrivent dans votre œuvre romanesque ?

Comme mon éditrice l’a écrit au dos du livre, Les jardins de Zagarand est une fable humaniste. Il s’inscrit ainsi en continuité avec mes trois romans précédents. La libraire de la place aux herbes porte l’idée que l’on peut, là où nous sommes, dans nos vies quotidiennes, être des tisserands du lien entre les hommes et les femmes pour que la vie soit plus douce. Les orphelins de l’aurore, sous la forme d’un soft thriller, s’interroge sur la quête d’identité qui se pose souvent à chacun à un moment de sa vie : suis-je bien celui que je veux être ou seulement le résultat d’un héritage ? Mon cœur contre la terre raconte combien la relation à la nature peut réparer celui qui se perd ou se blesse. Les jardins de Zagrand rassemble tous ces sujets et pose un pas de plus, sans doute plus spirituel, il fait briller dans la nuit une étoile que l’on peut voir de loin.

 

  • Quelles ont été vos références littéraires ?

D’abord, mais c’est récurrent chez moi, je suis un enfant du Livre de la jungle. Ma relation à la nature est celle de Mowgli. Pour ce qui est du vivre ensemble, Patrick Viveret, Abdenour Bidar, Vinciane Despret, ne sont jamais loin. Côté littéraire, Salina de Laurent Gaudé a marqué mon esprit et peut-être influencé mon chemin vers Zagarand. Sur le terrain plus spirituel Teilhard de Chardin, Théodore Monod, Christian Bobin et Marion Muller-Collard sont des compagnons de chaque jour.
J’aurais aussi pu citer Gracq et son Rivage des Syrtes ou Kafka qui, chacun, évoquent ces citadelles que nous bâtissons parfois en nous-mêmes, au risque d’y rester enfermés. Aux murs, je préfère les portes…

 

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