Départs imprévus

Deux récits, avec pour même point de fuite : l’Allemagne de l’Est. Le plus long des deux textes s’intitule Défaillance et raconte l’idylle entre une citoyenne de RDA et un Allemand de l’Ouest d’une cinquantaine d’années, tous deux veufs ; ces deux «cœurs simples» qui ont eu la vie dure, connaissent la passion, alors qu’ils n’attendaient plus rien de l’existence. Elle est femme de ménage dans un village de Saxe et lui docker à Hambourg ; ils songent à refaire leur vie ensemble, d’un côté ou de l’autre du mur, avant d’y renoncer, peut-être par lassitude… Le héros de l’autre récit est photographe ; en reportage à Beyrouth il est victime d’un attentat. Alors qu’il agonise, lui reviennent par bribes d’innombrables souvenirs : Leipzig, sa ville natale, puis Munich, l’Allemagne de l’Ouest et tous les pays où l’ont conduit ses voyages… Ce sont les deux Allemagnes qui sont confrontées là, très finement, sans schématisme idéologique ni volonté de démonstration politique par un grand novelliste, au meilleur de son art.