Christian Dior

Jupe virevoltante de 20 mètres de tour, chapeau incliné sur l’œil, démarche insolente, quand elle apparaît, le 12 février 1947, ce n’est pas un rêve, c’est-véritable allégorie de Paris-la féminité incarnée, coquine, voluptueuse, mélange de folie et d’élégance. Le « new look », qui rendit Christian Dior instantanément célèbre, dynamisa une époque qui s’enlisait dans la dureté de l’après-guerre en ressuscitant un art de vivre auquel nul n’osait plus croire. Ce furent les grandes heures de la « cofe society » cocktail champagnisé de créateurs en herbe et d’un Tout-Paris aristocratique encore plongé dans la splendeur du XIXe siècle. Mais ce sont les Américains, alors fascinés par la vieille Europe, qui furent les vrais artisans de son succès. Dior le comprit et sut, le premier, commercialiser cette tradition de goût et d’élégance propre à la France. Véritable roman que Io vie de cet homme qui vit ses aspirations artistiques brisées par sa mère, resta longtemps à la traîne de ses amis – Cocteau, Poulenc, Max Jacob, Maurice Sachs –, et connut des années noires, malade, ruiné, sans emploi. Mais, quand la chance se présenta, ce solitaire, ce timide, se révéla un bâtisseur de génie, un authentique patron et un précurseur. Cette biographie – la première – dévoile l’homme méconnu, qui a créé la griffe la plus célèbre du monde. Des centaines de témoignages et journaux intimes révèlent un être généreux et drôle jusqu’à la bouffonnerie, mais profondément secret et qui cacha son homosexualité. Une existence bercée par l’amitié, la musique et les fleurs aurait suffi à son bonheur et une seule chose, dans la gloire, lui aurait manqué : le repos. Dix années qui continuent de briller à travers son nom : Christian Dior meurt en pleine gloire à 52 ans.