Francis Picabia, rastaquouère

« Dans ses cinquante années de peinture, Picabia a constamment évité de s’attacher à une formule quelconque ou de porter un insigne. On pourrait l’appeler le plus grand représentant de la liberté en art, non seulement à l’encontre de l’esclavage des académies, mais aussi contre la soumission à quelque dogme que ce soit. »

Ces remarques de Marcel Duchamp soulignent la dimension profondément libertaire de celui qui aimait se qualifier d’« artiste en tous genres ».
Ce parcours chaotique, contradictoire, fait d’allers et retours permanents entre abstraction et figuration, géométrie et biomorphisme, onirisme et réalisme, ne saurait être appréhendé de façon simplement formelle. Il demeure difficile d’identifier un style ou une manière Picabia. Ce qu’une approche biographique nous permet a contrariode comprendre, c’est précisément une certaine constance dans l’attitude. Ce fils de famille « né sans mère », aux goûts de luxe particulièrement prononcés et à la vie psychique et conjugale agitée, n’est en effet pas à une contradiction près. Francis Picabia n’abhorre rien tant que l’idéal de pureté et d’intransigeance qu’il voit poindre chez ses amis dadaïstes et même chez André Breton.
Picabia aime trop la vie pour se laisser enfermer dans une croyance ou une certitude, fussent-elles d’avant-garde. Jusqu’à sa mort, notre « Funny-Guy » restera fidèle à cet état d’esprit, qui renvoie plus à une manière de vivre qu’à un programme strictement artistique.
Ce qui pourrait passer pour une suite de reniements et de régressions n’est en fait qu’une manière de dire oui à la vie, à ses errements et à ses contradictions. Francis Picabia est l’artiste qui fait son miel de cette « mort de l’art » tant de fois proclamée au cours du XXᵉ siècle. « Parce que je suis le seul qui, après la mort de l’Art, n’en ai pas hérité ; tous les artistes qui suivent son cortège et se promènent à travers le monde figuraient sur son testament ; moi, il m’a déshérité, mais il m’a ainsi laissé libre de dire tout ce qui me passe par la tête et de faire ce qu’il me plaît. »
B. M.
  • 704 pages - 151 x 240 mm
  • Couleur - Broché
  • EAN : 9782081330306
  • ISBN : 9782081330306

Autour du livre

On en parle...

« Bernard Marcadé publie une somme qui se lit comme un roman : exaspérant, hors limite, inventif à chaque seconde de sa vie, Picabia s'y dévoile dans toute sa complexité. Marginal à jamais, de ces marges qui font tenir les pages ensemble.»
BEAUX-ARTS MAGAZINE
« Cette biographie se lit comme une épopée romanesque, jamais pontifiante, ciselée de mille voix et témoignages, et souligne que prendre la mesure de son objet au sein de l’Histoire revient à rouvrir la question de l’histoire de l’histoire de l’art.»
LES INROCKUPTIBLES
« Dieu merci, il a décidé d’écrire.»
LA GAZETTE DROUOT
« (…) son parcours peut légitimement continuer de nous passionner.»
FRANCE CULTURE
« (…) cette œuvre est certainement la meilleure clef pour comprendre l’évolution des pratiques artistiques (…)»
ART PRESS
« La biographie que Bernard Marcadé consacre à Francis Picabia est monumentale.»
MIDI LIBRE

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