Rassam

Rassam le magnifique Au milieu des années 1960, Jean-Pierre Rassam, étudiant à Sciences-Po, est très attiré par le cinéma. Au point que ce fils de diplomate libanais, arrivé en France à l’âge de 8 ans, décide de devenir producteur. Une dizaine d’années plus tard, le doux rêveur a réussi. Il est devenu le producteur de Jean-Luc Godard, Jean Yanne, Maurice Pialat, Barbet Schrœder et Marco Ferreri (La Grande Bouffe). Logeant, à l’année, dans une suite du Plaza Athénée, il règne sur une petite cour qu’il fascine par la fulgurance de son intelligence et son goût marqué pour la provocation. À son chevet, on croise les cinéastes qu’il finance, mais aussi Jean-Jacques Schuhl, Jean Seberg, Nico, Henri Langlois, Francis Ford Coppola, Keith Richards, Madame Claude et ses filles... En 1974, au sommet de sa carrière, il décide de prendre la Gaumont, parvient, à coups de manœuvres exceptionnelles, à renverser le pouvoir mais est très vite écarté de la nouvelle direction. Commencent alors des « années de retraite », la dépression, la défonce, et les histoires d’amour qui finissent mal. Après un come-back, en 1984, comme producteur de Dagobert de Dino Risi, avec Coluche, et alors que de nouveaux projets s’annoncent, il meurt empoisonné au Binoctal, à l’aube d’un dimanche de janvier 1985. Il avait 43 ans. Rassam le magnifique ou l’histoire d’un des derniers grands aventuriers du cinéma, d’un homme qui faillit prendre le pouvoir, d’un homme qui fit le tour de sa vie.