Woody Allen

En trente-cinq ans de cinéma, trente-deux films et un prochain en permanence sur le feu, Woody Allen est devenu un cinéaste fétiche, voire culte. Référence cinéphilique incontournable, symbole du juif new-yorkais et figure familière dont les angoisses métaphysiques, les phobies et les terreurs nous font rire parce qu’elles nous permettent d’oublier qu’elles sont aussi les nôtres, l’homme n’en reste pas moins mystérieux. Qui est Woody Allen ? Quel est son caractère ? Ressemble-t-il à son personnage ? Son image est si bien peaufinée que même ses amis d’enfance se souviennent de lui comme d’un petit rouquin à lunettes, alors qu’il adopta ses épaisses montures bien après sa sortie de l’école. Décortiquant le mythe et fouillant l’œuvre, John Baxter retrace patiemment la ligne qui sépare Woody de Allen. Film après film, comme autant de pièces d’un puzzle en perpétuelle évolution, il dessine un portrait sans concession, déniche les forces secrètes du metteur en scène derrière ses faiblesses revendiquées, dévoile les influences tues derrière les admirations proclamées, précise les contours de l’homme derrière le personnage. Du farceur potache de Pussycat au philosophe du quotidien d’Interiors, des chefs-d’œuvre (Manhattan, Annie Hall, Hannah et ses sœurs, Crimes et Délits) aux flops commerciaux (September…), rythmée par une filmographie en équilibre sur le fil de l’autofiction, cette biographie vérité et non autorisée, la première depuis le scandale Soon-Yi qui a fait déménager Allen des pages cinémas aux unes people des magazines, perce le mystère d’un homme aux prises avec sa propre création : son double.