Quatre questions à Malene Rydahl

25/02/2020

À l’occasion de la parution de Je te réponds moi non plus, Malene Rydahl nous en dit plus sur la non-réponse... et sur son livre.

1. La non-réponse, nous avons tous l’impression de savoir ce que c’est, sans pouvoir la définir concrètement ? Alors, quelle serait votre définition ?

Une définition simple serait : l'absence de réponse à un message mais, comme je le décris dans mon livre, c’est très complexe et nuancé quant à la signification de cette absence de réponse. Pour certains, une absence de réponse à un message peut être ressentie comme une non-réponse dans les 3 heures qui suivent l’envoi. Pour d’autres, c’est plus tard.

Ce qui est infiniment paradoxal, c’est que les nouveaux moyens de communication nous libèrent en nous permettant une grande facilité d’échanges, tout en nous enchaînant par le nombre considérable de messages auxquels nous avons l’obligation de réagir immédiatement. C’est une nouvelle difficulté que nous devons prendre en compte, et c’est la raison pour laquelle j’ai écrit ce livre dont la deuxième partie propose un guide sur la gestion de ses messages.

 

2. Comment avez-vous procédé pour écrire ce livre ? 

Mon point de départ est l’étonnement. Mon caractère, mon éducation puis mon métier font de moi une personne passionnée d’échanges et de communication ; et l’absence de réponse m’a toujours interpellée. Je l’ai vue s’étendre et j’ai eu envie de comprendre. 
En l’absence totale de données sur ce sujet et pour en avoir le cœur net sur mes intuitions, j’ai commandé à un institut de sondage une étude internationale dans 6 pays auprès de 3 000 personnes. J’ai aussi voulu apporter des solutions concrètes et conseils pour mieux vivre cette nouvelle situation dans l’ère digitale.

 

3. Parmi les différentes non-réponses, vous parlez du ghosting, une pratique de plus en plus courante, dans la sphère privée comme dans le monde professionnel. Qu’est-ce que cela dit de notre époque ?

C’est symptomatique de l’ère digitale où l’on est sur-sollicité en permanence : nos smartphones envahissent toute notre vie ; le “multitasking” est devenu loi. On entretient plusieurs conversations à la fois. Ces dialogues plus ou moins futiles sont une forme de consommation à prendre et à jeter : dès lors que les gens en ressentent le besoin, ils peuvent déclencher “la machine à conversation” pour éviter un vide ou le moindre ennui. C’est ainsi que le Ghosting apparaît : on « consomme » des conversations faciles que l’on peut jeter facilement. Ce n’est ainsi pas étonnant que ce phénomène soit très présent sur les applications de rencontres. Le Ghosting, contrairement à la non-réponse classique, nécessite qu’il y ait eu déjà un échange avant que le correspondant ne disparaîsse totalement. 

 

4. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui ont tendance à négliger de répondre, et à ceux qui prennent trop à cœur une absence de réponse ?

… lire mon livre bien sûr ;-) !!!  Il faut, avant tout, prendre le temps de se rendre compte de son propre système de réponse, de manière à pouvoir le partager avec les autres pour éviter des malentendus. Il ne s’agit pas de dire qu’il y a une seule bonne manière de gérer ses messages, mais il faut être capable d’expliquer aux autres notre fonctionnement. Par exemple : si je sais que mon correspondant est un “ non-répondeur”, cela peut ne pas me convenir, mais le côté blessant ou humiliant de sa non-réponse n’a plus lieu d’être. 

À la fois en tant qu’émetteur et receveur de messages, il faut prendre conscience de notre réaction face à une non-réponse : prendre du recul, se poser les bonnes questions et surtout faire preuve d’empathie, ce qui est un ingrédient ô combien essentiel pour cultiver de belles relations de qualité, que cela soit par écrit mais de manière générale dans tous les aspects de sa vie.

Plus concrètement, trouver son système de réponse consiste à définir nos préférences de messageries (sms, mail, WhatsApp, etc.), notre rapport au temps (quel est notre temps de réponse et notre tolérance vis-à-vis des réponses des autres), notre style (formel/informel /long /court) et enfin nos non-réponses assumées (par exemple “je ne réponds pas à des sollicitations familières sur linkedin”). Mieux se connaître pour des échanges sereins !

Retrouvez Je te réponds... Moi non plus en librairie.

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